Trois poèmes de Jean Tortel

Oscillant un peu mais presque
Immobile dérangé dérangeant
Son ombre qui le figure
Dénaturé ou noir

Elle cassée sur une haie ou sur un mur
Qu’elle troue parce qu’elle
S’effiloche se décompose
En perdant ses limites abstraite

Danseuse dessinée par l’absence de feuilles
Le jeu bleu vert profond découpé constitue
L’arbre vitrail.

*

Oscillant un peu mais presque
Immobile, dérangé dérangeant
Une ombre qui me figure
Dénaturé ou noir,

Tracée, figurée elle-même
En signes noirs aussi, dénaturants
Aussi. Une ombre cherche
Le sens d’un tracé sinueux
Qui est le sens.

Traverse la transparence,
Désigne le corps et bute
Sur une opacité.

*

En face de quoi. Défaite
En cet amas, ou feuillaison,
Ou trouée d’ombre derrière
Ce qui se targue d’apparaître.

Les toiles d’araignée salissent
La sécheresse du cyprès.

Les mots sont mélangés,
Rarement à leur place.

Ils sont l’envers
D’un texte indéchiffrable.