Deux poèmes de Tomas Tranströmer

Silence

Passe ton chemin, on les a enterrés…
Un nuage glisse sur le disque solaire.

La famine est un grand édifice
qui se déplace la nuit durant.

Dans la chambre, la barre obscure d’une
cage d’ascenseur s’ouvre sur les entrailles.

Des fleurs dans le fossé. Fanfares et silence.
Passe ton chemin, on les a enterrés…

L’argenterie survit en immenses essaims
dans les bas-fond où l’Atlantique est d’ombre.

*

Paraphes

Je dois passer
le seuil obscur.
Une salle.
Blanc, le document rayonne.
Bien des ombres s’y déplacent.
Tous veulent le signer.

Jusqu’à ce que la lumière m’eût rattrapé
et replié le temps.

(tr. fr. Jacques Outin)